Fintech Interview : MoneyBanker, comparateur en ligne de prêt personnel
Les plateformes de comparaison de crédit en ligne semblent désormais indispensables avant de contracter un prêt. Afin de mieux comprendre ce phénomène, nous avons interrogé Mads Hvidberg, 31 ans, directeur et fondateur de MONEYBANKER qui nous éclaire sur le sujet.
En guise d’introduction, pouvez-vous nous présenter MONEYBANKER ?
MONEYBANKER est un service de comparaison qui permet aux utilisateurs de trouver et comparer les offres de prêt en ligne disponibles sur le marché. Lorsque l’utilisateur se rend sur notre site, un aperçu des différents organismes de crédit et de leurs offres s’affichera. Il aura la possibilité de trier les différents organismes et d’éliminer ceux ne répondant pas à sa demande. Ainsi, l’aperçu proposé à l’utilisateur sera personnifié et adapté à sa situation, ce qui lui permettra de faire, tout d’abord, des économies de temps, mais aussi et surtout, des économies d’argent.
En quoi MONEYBANKER se différencie des autres plateformes de comparaison de crédit à la consommation ?
En France, nos concurrents posent souvent de nombreuses questions aux utilisateurs avant de leur donner un aperçu des offres du marché. Les utilisateurs n’ont habituellement pas envie de donner leurs informations personnelles comme leur adresse mail ou leur nom à un service de comparaison en ligne. Ces informations sont inutiles à cette étape de la recherche et elles effraient les utilisateurs qui se méfient des pratiques visant à revendre les informations personnelles à des fins commerciales.
C’est pour cela que nous avons voulu développer un service présentant rapidement et facilement les possibilités de prêt qu’offre le marché. L’utilisateur a la possibilité, sans obligation, d’indiquer le montant qu’il souhaite emprunter, son âge et la durée de l’emprunt, afin que la recherche soit simplifiée et que notre moteur puisse trier pour lui les offres pertinentes.
Ainsi, notre comparateur est beaucoup plus rapide et facile d’utilisation que celui de nos concurrents.
Quelle technologie utilisez-vous pour votre moteur de recherche ?
Notre équipe est construite autour de deux départements, chacun ayant leurs propres compétences. Nous avons une équipe plus technique, en charge du développement du site et une équipe marketing qui s’occupe des études de marché et de la communication de MONEYBANKER.
Nous voulons une plateforme à la pointe technologique, mais aussi facile d’utilisation pour les utilisateurs. Toutes nos décisions de développement concernant notre site sont prises avec l’idée principale que le site doit s’utiliser de manière intuitive.
Quelles sont les nouvelles attentes et exigences des clients en matière de crédit à la consommation ?
Les utilisateurs d’aujourd’hui aiment les services personnifiés. Peu importe le domaine d’activité, les entreprises veulent entretenir avec leurs utilisateurs une relation privilégiée et offrir à leurs clients un produit ou service qui répond à leur demande personnelle. Nous pensons que ces exigences vont apparaître de plus en plus dans le secteur du crédit. Les clients veulent aussi un service rapide. Dans les sociétés modernes et à l’heure d’internet, les utilisateurs n’ont plus la patience d’attendre. Les réponses aux mails et traitements de dossiers doivent être effectués rapidement.
Comment parvenez-vous à répondre à ces attentes ?
Nous répondons à la demande de services personnifiés en laissant à l’utilisateur la possibilité d’entrer, ou non, les critères de recherche afin qu’il puisse obtenir son aperçu. Ainsi, les utilisateurs souhaitant un aperçu trié pourront rentrer un ou plusieurs critères les concernant et les utilisateurs ne souhaitant donner aucune information auront un simple aperçu des offres du marché. Ce système répond, par la même occasion, aux exigences de rapidité qu’ont aujourd’hui les utilisateurs.
Nos développeurs travaillent, de plus, sur le développement d’un système AMP pour notre site. Nous pensons que le système AMP dominera largement le marché des sites web dans le futur. Google a développé des sites AMP afin de permettre aux utilisateurs de naviguer plus facilement et rapidement sur internet. Pour l’instant, uniquement les sites web les plus influents ont une version AMP. Ainsi, nous souhaitons être les pionniers dans le secteur de la finance.
Quel est le montant moyen emprunté à partir de MONEYBANKER ?
Nous n’avons pas possibilité de savoir combien les utilisateurs empruntent. Nous les redirigeons simplement vers les organismes prêteurs. Nous n’avons aucun accès à leur dossier de prêt. Il ne s’agit donc que d’une estimation de ma part, provenant simplement de ma connaissance du marché, mais je dirais qu’en moyenne, les utilisateurs empruntent 3 000€.
L’utilisation de la plateforme étant gratuite, quel est votre modèle de rémunération ?
Nous touchons une commission lorsque l’utilisateur clique sur un organisme de crédit et effectue une demande de crédit. Nous ne touchons aucune commission si l’utilisateur n’est finalement pas intéressé par l’organisme ou bien par son offre. Cela nous permet d’assurer que nous priorisons la satisfaction des utilisateurs et que nous les dirigeons vers des organismes sérieux uniquement.
L’utilisateur a plus de chances de trouver l’offre de prêt la plus satisfaisante pour lui, lorsque nous lui proposons un aperçu personnalisé. Plus la qualité de service est élevée, plus l’utilisateur sera satisfait et plus nos chances d’obtenir une commission seront élevées.
Quels sont les impacts de la réglementation sur les Fintechs sur votre activité ?
L’assouplissement qu’a connu ce secteur, ces dernières années, a donné naissance aux nombreuses Fintechs et ont permis un renouveau sur le marché de la finance, qui en avait besoin. Les nouvelles réglementations françaises pour protéger les consommateurs dans un secteur où un certain encadrement est primordial permettent également d’assurer la crédibilité des Fintechs, notamment auprès des Français qui restent méfiants.
Cependant, pour une entreprise étrangère comme nous, cela n’est pas toujours facile à suivre. Il est, parfois, assez difficile d’obtenir les informations dont nous avons besoin auprès des organismes en question. Par exemple, trouver les informations en anglais afin de discuter avec le personnel de l’entreprise de la réglementation française n’est pas toujours évident. Pourtant, nous ne sommes pas les premières jeunes Fintechs étrangères à souhaiter s’implanter sur le marché français qui reste très attractif. C’est assez dommage. Mais, il faut avouer que la réglementation européenne simplifie, tout de même, largement les choses pour l’implantation à l’international.
Vous êtes récemment arrivé sur le marché français, quel regard portez-vous sur le secteur des Fintechs en France ?
Le secteur de la Fintech en France est en plein essor. Il y a beaucoup de créativité et un désir d’innovation important. De plus, la réglementation française fait de plus en plus en sorte de favoriser la création d’entreprise. Cependant, je pense que l’administration est encore assez lourde et l’esprit français encore assez peu centré sur l’entrepreneuriat. Et je pense que temps que les choses ne changeront pas sur ce point, de belles opportunités seront manquées.
Quelles sont vos ambitions pour le marché français et le marché international ?
Nous aimerions que notre marque soit bien établie en France, de manière à ce que les utilisateurs connaissent et utilisent nos services lorsqu’ils sont à la recherche d’un crédit. Nous avons pour ambition de développer notre service dans de nombreux nouveaux pays dans un futur proche, car nous pensons que le marché international dans le secteur du crédit a besoin d’acteurs proposant plus de transparence et de facilité d’utilisation.
MoneyBanker s’engage fortement dans les organisations et associations humanitaires. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Nous pensons qu’il s’agit d’une responsabilité que nous avons et que toute entreprise devrait avoir. Les pays dans lesquels nous sommes actifs rapportent à notre activité. Ainsi, nous voulons contribuer aux économies locales de chacun de ces pays.
Nous travaillons avec les organismes qui défendent des causes qui nous semblent importantes. Lorsque nous décidons que nous aimerions travailler avec un organisme, nous faisons une recherche sur la réputation de cet organisme, sa transparence, l’impact de ses projets et décidons ensuite si nous voulons contribuer.
Les particuliers sont un support important pour les organismes humanitaires, mais pas suffisants. Les entreprises ont la responsabilité de contribuer au bon développement de l’économie.