Les impacts de la digitalisation sur les activités de Private Equity
Toutes les actions des entreprises ne sont pas cotées en bourse, loin s’en faut. Le Private Equity, ou en français « capital investissement », désigne donc l’investissement par des institutions financières dans des entreprises non cotées en bourse. Si on entend beaucoup parler de Private Equity, c’est parce que c’est un moyen majeur de financement des startups : généralement de la fin de la création de la start-up, jusqu’au début de son décollage et ses premiers succès. C’est ce qu’on appelle le Venture Capital qui est l’une des branches du Private Equity. Comme pour toutes les entreprises et particulièrement les banques de détail dans le secteur financier, le Private Equity aussi se voit peu à peu transformé par le digital. Alors quels impacts a pu avoir la fameuse digitalisation sur cette forme d’investissement, tant dans le portfolio d’investissement que dans la transformation de ces institutions ?
Le digital comme nouvel indicateur de performance d’une entreprise
Un rapport de Pwc publié en 2016 recommande fortement aux institutions de Private Equity d’intégrer la dimension digitale dans leur due diligence (l’analyse et l’ensemble des vérifications opérées sur une entreprise pour se faire une idée de son état avant de se décider à investir). Si la due diligence peut déjà être menée sous plusieurs aspects (analyse comptable et financière, environnementale…), évaluer la maturité digitale d’une entreprise dans laquelle on souhaite potentiellement investir est aujourd’hui stratégiquement inévitable et pas seulement pour les entreprises technologiques.
Une entreprise digitalisée a, en effet, plus de chances d’être performante : expérience client améliorée, Supply Chain efficace etc… Ayant pour but de rendre profitable à ses actionnaires toute participation au capital, on comprend pourquoi il est dans l’intérêt des fonds de Private Equity de réussir à détecter le potentiel digital d’une entreprise en intégrant à leur analyse toute une série d’interrogations : l’entreprise a-t-elle une stratégie digitale ? Ses produits sont-ils menacés de disruption ? La production est-elle flexible ? Etc.
Quand les fonds d’investissement se transforment eux-mêmes
Les transformations liées au digital ne sont pas l’apanage du secteur des banques de détail : les banques privées se transforment, les fonds d’investissement aussi.
Outre les participations en capitaux, les institutions de Private Equity sont aussi amenées à accompagner le management des entreprises dans lesquelles elles investissent dans les décisions à portée stratégique. Pour être efficaces dans cet accompagnement, les fonds d’investissement se doivent donc de recruter des profils digitaux. Pour preuve, Apax Partners revendique son accompagnement des PME françaises dans leurs transformations digitales. Cet accompagnement nécessite donc une vision stratégique orientée « digital » de la part des collaborateurs des fonds d’investissement, pour la majorité concernés. Comme ailleurs, la complémentarité entre les compétences métiers et digitales devient à minima un avantage, et souvent un prérequis.
Au jour le jour, les outils qui soutiennent les activités des fonds d’investissement, portés par des technologies émergentes, évoluent. La Fintech de l’année de 2016, « governance.io » est par exemple un logiciel d’aide à la gestion des fonds d’investissement. Pour autant, l’offre ne satisfait pas encore la demande : 61 % des fonds de Private Equity estiment qu’il n’existe aujourd’hui pas de solution technologique adaptée à leurs besoins en matière de gestion des données.
Le Private Equity se voit donc aussi impacté par la digitalisation. Les stratégies d’investissement se doivent d’évoluer en même temps que le marché, intransigeant avec les sociétés qui ne savent pas prendre au vol le virage du digital. En interne sans surprise, les choses bougent. Les outils évoluent : certains éditeurs tentent de se faire leur place dans le secteur mais le marché est bien loin d’être saturé. Pour les collaborateurs, les attentes en termes de compétences digitales s’accentuent. Une nouvelle perspective de marché ?