Pour commencer, pouvez-vous présenter rapidement PayGreen et son activité ? Comment vous différenciez vous des acteurs traditionnels du marché du paiement ?

PayGreen est une start-up qui a développé un service de paiement en ligne. Accessible dans toute la zone SEPA (France, UK, Espagne, Luxembourg…), elle propose aux sites de e-commerce une solution simple, rapide et sécurisée pour encaisser et gérer des paiements. PayGreen propose également des options solidaires qui vont permettre aux commerçants de mettre les valeurs de leurs enseignes en avant.

PayGreen offre à la fois une innovation de service et une innovation sociale :

  • Simplification et accessibilité du service: en quelques minutes seulement, il est possible pour les commerçants de créer en ligne un compte PayGreen et de sélectionner les fonctionnalités voulues (paiement en plusieurs fois, envoi de factures aux clients, tableau de bord de suivi de l’activité…) pour configurer un outil sur mesure. Un nouveau compte PayGreen est activé en 48h après sa création et la transmission des documents justificatifs demandés. La solution est accessible en webservice.
  • Innovation sociale: PayGreen cherche à révolutionner le paiement en ligne de sorte à ce que chaque transaction ait un impact positif.

Avec PayGreen, les commerçants peuvent proposer à leurs clients d’arrondir la somme payée pour versement à des associations et s’engager eux même à reverser un pourcentage des paiements perçus. Les dons sont directement (pas de transit par les comptes paygreen) et totalement reversés aux associations partenaires (1€ versé = 1€ reçu).

Qui sont vos clients ? Plutôt des petites ou des  grandes entreprises ?

Nos clients comptent des entreprises de tout taille, allant de l’auto-entrepreneur à la SA. Si les très petits commerçants sont particulièrement intéressés par la simplicité du service, les plus grandes entreprises adhèrent aussi à la solution pour le processus éthique inédit en France.

Nous proposons différents packages permettant de répondre à différents besoins. Pour proposer des idées révolutionnaires avec succès, il est clef d’offrir des solutions souples intégrables rapidement par les enseignes. Une idée doit pouvoir être utilisée.

En France, les questions de sécurité sont clefs pour obtenir la confiance des consommateurs. Comment assurez vous à vos clients et leurs clients un niveau de sécurité équivalent à celui proposé par des acteurs traditionnels, comme les banques ?  

Nous fonctionnons sur un modèle de partenariats. Nous sommes notamment associés à Monext et S-Money filiale de BPCE. Ils apportent la sécurité à tous les acteurs, marchands et consommateurs. De notre côté, nous sélectionnons au mieux les marchands. Suite à leur inscription sur  PayGreen, nous collectons et contrôlons divers documents. Ce sont les obligations de KYC imposées par les réglementations bancaires françaises et européennes. Les commerçants ne peuvent accéder aux virements clients, tant qu’ils n’ont pas fournis les documents obligatoires, même s’ils peuvent créer un compte sans fournir l’ensemble de la documentation immédiatement. Il est important de trouver un équilibre entre souplesse et sécurité et offrir ainsi la meilleure qualité de service possible tout en étant compliant.

Nous cherchons par ailleurs à améliorer la sécurité de notre côté, en étudiant des technologies comme la blockchain.  La blockchain est une solution d’avenir, pouvant apporter plus de sécurité dans les échanges monétaires dans les réseaux marchands.  Elle intéresse notamment les marchands car ils travaillent eux-mêmes beaucoup en réseau. Elle permet de revenir à des monnaies d’échanges, des monnaies locales, s’inscrivant dans les initiatives telles que celles menées par différentes collectivités locales ces dernières années.

Vous parlez de partenariats, quels partenariats envisagez-vous entre les banques et PayGreen, et plus largement le monde des fintechs? Coopération ou affrontement ?

Banques et start-ups comprennent l’intérêt de se rapprocher, les premières pour capter de l’agilité, accélérer la mise en market de services, les deuxièmes pour être portées.

Nous sommes prêts à travailler avec les banques. Aujourd’hui nous travaillons avec elles en raison des obligations réglementaires, mais nous sommes prêts à nous rapprocher des banques souhaitant collaborer. Nous apportons des outils pour implémenter l’innovation sociale dans le secteur bancaire.

PayGreen apporte de l’innovation à la fois au travers des fonctionnalités et de l’outil, mais aussi du positionnement proposé. Un rapprochement est un processus de long terme, car il pose la question stratégique du positionnement. PayGreen préconise à ses clients d’adopter un programme de communication en parallèle de la solution.

Pour certaines start-ups positionnées sur un segment précis, cela a du sens d’être rachetées.  PayGreen porte un projet transverse et de l’innovation sur tout le process de paiement. Nous travaillons avec des associations de micro-dons, de grandes associations comme la croix rouge… La démarche éthique est très poussée avec une solution aboutie.

Comment voyez-vous l’avenir pour PayGreen ? De manière générale, en tant que start-up comment élargir son assiette clients et gagner en notoriété ?

Au démarrage, il est possible de s’appuyer sur les pépinières et les incubateurs, le bouche à oreille et les early adopters. Après, il est important d’être présent dans les forums, l’écosystème Fintech pour gagner en notoriété et contacts.

Paygreen a travaillé avec la Ruche – espace de coworking collaboratif  et incubateur français, situé à Paris, Bordeaux et Marseille –  et obtenue des subventions à l’innovation sociale en tant que solution de paiement labélisée ESS (Entreprise Sociale et Solidaire).

Être porté par une enseigne avec un positionnement similaire (comme Naturalia, Nature et Découverte….) choisissant PayGreen comme solution de paiement unique, pourrait être une idée pour la suite.