« La génération Y veut épargner et investir, mais a besoin d’une manière simple pour se lancer et garder le cap », David Sosna, PDG et co-fondateur de Personetics.

Aujourd’hui le schéma d’épargne classique proposé par les institutions bancaires traditionnelles repose sur l’initiative du client. Le conseiller bancaire proposera rarement à ses clients de manière spontanée d’épargner un certain montant selon leurs dépenses ou leur proposer une solution d’épargne personnalisée. Le client doit être le déclencheur de l’initiative et il fait face alors à plusieurs problématiques : quel montant épargner ? A quelle fréquence ? Quel produit choisir ? Rapidement l’acte d’épargner devient un parcours du combattant.

L’exploitation de la data a permis à un certain nombre de startups de palier à ces problématiques. Ces entreprises proposent des produits simples d’utilisation et personnalisés. Elle se nomment Bruno, Personetics, Oval ou encore Cashbee et révolutionnent le monde de l’épargne digitale. Comment ces acteurs tirent profits des données pour proposer un produit et des services en accord avec les nouveaux besoins des consommateurs ?

Le socle fondamental de ces offres d’épargnes est l’automatisation. Des automatisations qui se veulent intelligentes et offrent au clients de nouvelles fonctionnalités. Voici quelques cas d’usages :

Déterminer le montant optimal à épargner

L’analyse du solde et des mouvements des comptes bancaires des clients permets à Bruno, Personetics, Oval ou Cashbee d’évaluer de manière personnalisée le montant optimal à épargner. Ce montant va automatiquement s’adapter selon les données des comptes bancaires des clients. Cette automatisation intelligente permet au client d’épargner rapidement et simplement.

Détecter et couvrir automatiquement les découverts

En proposant des montants à épargner calculés à partir de l’analyse des comptes bancaires des clients, les solutions s’assurent de ne pas mettre les client dans des situations de découvert lorsqu’ils épargnent.

Certaine start-up, tel que Cashbee, propose même aux clients de sécuriser leur solde bancaire via des virements automatiques depuis leur compte épargne vers leur compte courant en cas de découvert.

Adapter l’épargne selon les objectifs des clients

Certaine solution d’épargne ajoute d’autres données dans le calcul des montants à épargner. Selon les objectifs des clients, les montants et la fréquence des virements évoluent. Pour récolter ces informations la méthode la plus commune consiste à questionner les clients lors de leur souscription.

Epargner à l’arrondis

En plus de simplifier l’acte d’épargner, certains acteurs – tel que Oval – rendent l’action d’épargner indolore via l’épargne à l’arrondi. En analysant les dépenses du client la start-up propose d’épargner l’arrondi des dépenses : pour une dépense de 13,65 €, Oval épargnera 0,35 €. Des petits montants qui bout à bout peuvent faire la différence tout en passant inaperçus.

Conseillers digitaux 2.0

Ces automatisations intelligentes sont basées sur des systèmes d’intelligence artificielle. Ce que proposent véritablement ces start-ups ce sont des conseillers digitaux 2.0. On est bien loin du conseiller physique classique. Le conseiller digital 2.0 est personnalisé à chaque client, réactif. Il est capable de traiter un volume important de données en un temps record puis de prendre des décisions en conséquence. Un travail qui prendrait beaucoup plus de temps à une personne physique, avec un risque d’erreur supérieur.

Bruno va encore plus loin en incarnant le produit d’intelligence artificielle dans un chatbot compatible avec Facebook Messenger, ainsi le client vit totalement l’expérience du conseiller hyper réactif : il peut lancer des actions d’épargne via le chatbot et Bruno répond de manière quasi-instantanée. Cependant les fonctionnalités des chatbot restent encore limitées, « même si les assistants conversationnels gagnent en popularité, ceux qui remporteront la course seront ceux qui offriront des interactions intelligentes basées sur une réelle compréhension des comportements et des besoins financiers du client. » note David Sosna, PDG et co-fondateur de Personetics. Un challenge qui reste à relever.

Faire prospérer son épargne

« 450 milliards d’euros dormirait aujourd’hui sur les comptes courants des Français », selon mieuxplacer.com

Dans les lignes ci-dessus seule la constitution de l’épargne est adressée. Or cet aspect n’est que la partie émergée de l’iceberg. L’enjeux de l’épargne n’est pas seulement de mettre de l’argent de côté en gage de sécurité mais également de faire prospérer cet argent et d’en tirer des bénéfices. Les montants épargnés automatiquement se retrouvent sur des comptes propres aux start-ups (compte Oval, compte Cashbee, compte Bruno). Certaines des structures proposent un rendement fixe, c’est par exemple le cas de Bruno qui vire les montants épargnés vers un compte épargne Bruno rémunéré à 1%.

D’autres vont un cran plus loin dans l’empowerment du client en leur apportant un panel de produits d’épargnes adaptées à leur situation.

Le site mieuxplacer.com est un moteur de recommandation de produits d’épargne. En posant un certain nombre de questions au client sur sa situation financière, sa situation familiale, ses objectifs, sa connaissance en termes d’investissement, son appétence en risque, etc. le site analyse l’ensemble des données via un algorithme d’intelligence artificielle, nommé Lucy, puis propose en quelques secondes seulement des opportunités d’investissement 100% personnalisées au client. Lucy est capable de tester plus de 130 millions de combinaisons différentes pour trouver la proposition optimale.

www.mieuxplacer.com

Que ce soit la constitution ou le placement de son épargne, l’exploitation de la data offre de nouvelles perspectives pour le client. Mixer la data avec de l’intelligence artificielle permet aux acteurs de proposer des solutions plus simples et personnalisées à l’aide de robot-conseillers. Petit à petit ces conseillers 2.0 gagnent en autonomie et en précision et ouvrent un nouveau champs des possibles