En 2016, le marché des banques évolue, le crédit peut par exemple se contracter sur des plateformes de financement participatif et des applications de finance personnelle proposent des services d’accompagnement à l’épargne. Il est même possible d’ouvrir un compte bancaire… Sur un smartphone ! Une petite dizaine de néobanques proposent ce type de services en Europe. Ces banques mobiles offrent des solutions simplifiées et dématérialisées de banque au quotidien via une application.

Début 2016, plusieurs start-ups ont fait parler d’elles, c’est le cas des anglaises Mondo et Starling Bank qui ont levés plusieurs millions de livres pour développer leurs activités outre-manche. Ces investissements suivent la lignée de Simple Bank, un des pionniers américains du marché, racheté par BBVA moins de deux ans auparavant.  Aujourd’hui d’autres acteurs naissent en Europe, c’est le cas de Number 26 en Allemagne et d’AnyTime en Belgique, sur des modèles légèrement différents.

Les banques mobiles sont diverses mais se rejoignent sur quelques points clés. Elles offrent la possibilité d’ouvrir un compte de dépôt de manière simplifiée, mais sont en réalité de simples services d’intermédiation entre l’utilisateur final et un acteur financier dit traditionnel et historiquement implanté sur le marché de la banque. D’autre part, elles tentent de se démarquer des banques en proposant leurs services via une interface mobile délivrant une expérience utilisateur fluide et moderne. Si les services proposés sont assez limités  actuellement, cela ne les empêche pas d’avoir de grandes ambitions en termes de développement, comme Atom Bank qui a réussi à décrocher un agrément en 2015 par la FSA – l’autorité de régulation financière anglaise –  montrant ainsi qu’elle pourrait viser plus loin que la simple intermédiation.

Quels services proposent ces banques mobiles ? Sur quel modèle fonctionnent-elles ? Tour d’horizon des solutions mi-2016.

Les Néo banques se multiplient, promettant une expérience client optimisée

1. Number 26

Number 26Lancée en 2013 en Autriche et en Allemagne, Number 26 se positionne comme l’une des premières banques mobiles au monde après avoir ouvert plus de 160.000 comptes dans 8 pays européens. Plus concrètement, il s’agit d’une interface mobile avec un compte, hébergé chez WireCard Bank, détenteur de la licence bancaire qui permet d’assurer la sécurité des dépôts.

Number 26 promet simplicité, à l’instar de l’ouverture d’un compte qui ne dure pas plus de 8 minutes, et sécurité avec sa carte Mastercard personnalisable en temps réel. Quelques clics suffisent à la désactiver, changer son PIN ou fixer une limite de paiement.

La néobanque allemande possède un réel avantage commercial pour les voyageurs. Aucun frais de transaction n’est prélevé lors d’un paiement ou d’un virement à l’étranger, seul le taux de change Mastercard actuel est pris en compte.

2. Simple

« We’re not a bank ». C’est ainsi que se présente la start-up de Portland, Oregon, créée en 2009 qui comptait plus de 100.000 client début 2015.

Simple joue comme son nom l’indique sur la simplicité et l’ergonomie de ses services. Une carte VISA est offerte à l’inscription utilisable sans frais dans les distributeurs partenaires. Les virements sont effectués en un temps record. Les chèques sont éditables directement sur l’application et peuvent être envoyés par email dans la foulée.

Simple, au sein du secteur des banques mobiles, veut se positionner comme le spécialiste de la gestion d’épargne. Le système repose sur l’assistance à la gestion du compte courant avec des fonctionnalités telles que l’épargne quotidienne automatique ou la possibilité de créer des objectifs à atteindre qui incitent l’utilisateur à économiser, par exemple en vue d’un évènement.

3. ANY. TIME

Anytime, une des premières banques mobiles, a été créée en 2012 par deux français : Damien Dupouy et Thierry Peyre. Installée en Belgique, la startup fonctionne sur un modèle assez similaire à ceux de Number 26 et Simple. Pour pouvoir proposer ses services, Anytime a réalisé un partenariat avec Raphaels Bank, fournisseur de la carte prépayée. En trois ans d’activité la start-up a acquis plus de 17 000 clients particuliers et ouvert 500 comptes d’entreprise.
L’offre Anytime « Professionnelle » inclut un terminal de paiement pour lequel 1,7% de chaque transaction est prélevé, moins que le taux habituellement prélevé. La formule pour les adolescents est en réalité destinée aux parents désireux de suivre et de contrôler les dépenses de leurs enfants avec un suivi direct des transactions réalisées. L’entreprise belge pour promouvoir son offre met en avant le coût total d’une trentaine d’euros par an suffisant pour bénéficier de ces services.

any time

4. MONDO

Sur un modèle très similaire à ses concurrents européens et américains, la néobanque Mondo lance début 2016 son application beta. Celle-ci est centrée sur l’expérience client, avec la géolocalisation et la personnalisation des dépenses. A l’instar de ses homologues comme Tandem, Straling et la fameuse Atom Bank, Mondo a séduit plusieurs investisseurs londoniens qui croient en son potentiel.

… mais peuvent-elles s’imposer de manière durable ?

Le phénomène des néobanques ne cesse de prendre de l’ampleur. Depuis quelques années, les investisseurs et clients portent un intérêt exponentiel à ces services. À l’image des segments bancaires bousculés par les startups, comme le crédit ou l’investissement (robot advisor), les néobanques intensifient la pression sur le segment des comptes de dépôt et services associés.

Les développements technologiques qui permettent l’accession à un service mobile en temps réel et la sécurité des communications, sont des facteurs indispensables à l’apparition de ces services. Parallèlement et de manière opportune, les attentes des consommateurs concernant la flexibilité et simplicité des services n’ont cessé de se renforcer. Ces derniers sont par ailleurs de plus en plus prêts à recourir aux services d’acteurs nouveaux (start-up, banques mobiles…), dont le modèle a été pensé spécifiquement pour répondre à leurs attentes nouvelles.

Si les néobanques sont prometteuses, c’est que l’expérience client plus attrayante et les coûts globalement moins élevés pour le client final sont deux arguments de poids qui leur permettent d’agrandir leur base d’utilisateurs chaque jour. À plus long-terme elles devront développer et diversifier leurs services pour survivre, car même en profitant d’un certain buzz, une offre trop basique reste un grand frein à une adoption massive par le marché.